Les questions féministes et écologiques sont peut-être celles les plus vivement discutées depuis quelques mois. Entre les dévoilements publics fracassants des oppressions de genre et la montée de l’indignation de l’opinion face à l’inactivité des dirigeants quant au dérèglement climatique, il semble que les femmes et « la nature » soient sur le devant de la scène. Pourtant, évoquer ces deux mots dans la même phrase peut en crisper plus d’un.e: c’est d’ailleurs pour cette raison que la France a longuement refusé de se saisir des deux urgences conjointement. Pourtant, l’écoféminisme -courant pacifiste, décolonial et anti capitaliste- continue de se développer de manière florissante depuis les années 80 outre Atlantique et dans les Suds.Aujourd’hui, nombre grandissant d’individu.e.s entendent la catastrophe écologique en écho aux violences de genre, et regardent le patriarcat comme une exploitation systémique du vivant dans sa globalité. Alors, une société écologique serait-elle féministe ? Cela veut-il dire que toute action écologique a forcément un impact positif pour les femmes et les minorités de genre ?
Cette discussion aura pour but d’abord de retracer brièvement l’histoire trop méconnue du mouvement écoféministe et de montrer en quoi il se présente aujourd’hui comme une puissante critique de tous les rapports de domination, notamment l’anthropocentrisme. Avec la présence d’Alice Jehan, fondatrice du premier festival écoféministe en France à avoir rassemblé 1600 personnes l’été dernier, nous essaierons de comprendre les pratiques qui permettent de donner corps aux luttes pour une société plus écologique et inclusive, luttes finalement indissociables.
Myriam Bahaffou est chercheuse en philosophie et études de genre mais aussi militante écoféministe dont le travail se concentre sur la question de l’alimentation, notamment carnée. Elle s’intéresse particulièrement au véganisme, à l’anthropocentrisme et aux rapports de domination sur les animaux non humains.
Alice Jehan est chargée de projet dans le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire. Son expérience associative étudiante a évolué vers un volontariat en service civique dans une association écolo, Générations Cobayes puis de façon professionnelle depuis trois ans dans le monde associatif parisien.
L’association « Les Ami-e-s de Violette and Co » est née en 2015 dans le but de soutenir la librairie Violette and Co et de participer à son rayonnement. Elle propose un événement chaque mois, les Dimanches des Ami-e-s de Violette, avec des débats d’idées, des visionnages de films, des brocantes de livres…
Infos et adhésions à l’association : lesami.esdeviolette@gmail.com et sur Facebook