“Sur fond ouvert, des femmes jouent à l’air libre. Sur fond fermé, elles s’ébrouent, se donnent à l’espace clos du hammam – hygiène, salon – comme elles se livrent aufrais de la prairie, théâtre des corps heureux. Gestes ou poses : il s’agit de bons moments à vivre plus que de volupté à la Ingres. Le contour au charbon, l’ébauche du trait seraient de la paroi des grottes alors que les silhouettes s’apparentent à des fresques plus proches – Pompéi – aussi bien par le calme purpurin de ces «murales» que la palpitation des chairs sur l’herbe.
Plus décoratifs dans les précédentes œuvres de Gille Wittig – encres, pastels aux visages emplumés – les corps ici gardent rudesse et naïveté. La miniature persane a perdu les codes, le Mithila son rituel. Plus qu’une intimité qui se découvre, le nu bouge en liberté. Repos et plaisir se conjuguent, dans une grande simplicité.”
M.C.B.