Annemarie Schwarzenbach (1908-1942), issue d’une famille de riches industriels de Zurich, fut à la fois écrivaine, journaliste, photographe et archéologue. Fuyant son milieu et en lutte contre le nazisme, elle voyagea de la Russie à la Perse, des Etats-Unis au Congo. Elle eut une amitié tumultueuse avec les enfants Mann, Klaus et Erika. Sa beauté androgyne, son charme fascinèrent son entourage, notamment, Ella Maillart avec qui elle voyagea en Afghanistan, Carson McCullers qui lui dédia {Reflets dans un oeil d’or}, Roger Martin du Gard qui évoqua “un ange inconsolable” à son propos. Une douleur existentielle profonde la fit s’égarer dans les drogues et hanter les structures d’enfermement. Comme Mireille Havet (rencontre du mercredi 9 avril) sa contemporaine, drogues, femmes et littérature marquèrent son existence.
Nous avions évoqué sa vie lors d’une première rencontre, pour la parution de la biographie de Dominique Miermont {Annemarie Schwarzenbach ou le mal d’Europe} (Payot). Cette nouvelle rencontre à l’occasion du centenaire de sa naissance sera dédiée à son travail d’écrivaine et permettra de découvrir les trois dernières publications de son oeuvre {Lettres à Claude Bourdet 1931-1938} (Zoe), {Rives du Congo Tétouan} et {Les Quarante Colonnes du souvenir} (Esperluète). Ces ouvrages sont bilingues et les deux derniers sont traduits par Dominique Miermont.
Ils permettent d’appréhender les différents aspects de son talent : correspondance avec un futur grand Résistant, un des fondateurs de l’ancêtre du Nouvel Observateur, la poésie, et le récit de voyage/journal intime à la prose poétique envoutante, celui qu’elle fit avec Ella Maillart.
Rencontre avec Dominique Miermont et lecture par la comédienne Alexandra Rübner.