Femmes déviantes, rebelles, violentes… C’est à rebours de ces stéréotypes que cet ouvrage se consacre aux femmes incarcérées pour de longues peines.
Natacha Chetcuti-Osorovitz, en s’appuyant sur les récits de détenues, reconstruit des itinéraires marqués par la violence de genre que ces femmes ont subi en amont de leur passage à l’acte et de leur condamnation. C’est à la mise en évidence de ce continuum de violences que tient d’abord l’originalité de ce livre. Dans le même esprit, l’autrice montre comment le parcours pénal est façonné par un dispositif disciplinaire où les femmes doivent se conformer à l’ordre social de genre. In fine, cette ethnographie de longue durée traite de ces questions d’actualité que sont la carcéralisation, le consentement, les violences de genre et l’émancipation. {Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité} (éditions La Dispute) redonne et reconnaît ainsi à ces détenues leur pleine humanité.
{{Natacha Chetcuti-Osorovitz}} est sociologue, maîtresse de conférences HDR à CentraleSupélec et chercheure permanente au laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société, à l’ENS Paris-Saclay. Elle est spécialiste de l’épistémologie féministe, des violences de genre, de la sociologie carcérale et du lesbianisme.