Ce récit-mémoire est celui d’une enfance : un non-lieu. Dans ces années-là, les adultes étaient libérés. De contrit à sans tabou, le sexe était au coeur de tout. Joyeux, bardés de musiques et d’électroménager, les parents laissaient leurs petits avec des paquets de surgelés pour partir à l’étranger. Et cette insouciance qui faisait ambiance… Les hommes en verve avec, dans leur sillage, les épouses, leurs regards posés, leurs gestes prétendus soignants, l’indicible : les corps d’enfants photographiés, chosifiés et – au passage – abîmés. Cela se passe dans un clos ; une sorte de ghetto qu’il faut fuir, fuir – et oublier.
Quarante ans plus tard, la narratrice revient vers le lieu délaissé ; et retrouve, quasi en l’état, les émotions qui l’avaient habitée. Elle cingle ses personnages, assemble les épisodes. Vient enfin une image, et sortent les non-dits. Dire, aujourd’hui, sans pudeur, ce que leur liberté a coûté à… ces enfants-là.
{{Virginie Jortay}} signe ici son premier roman. Après avoir réalisé de nombreux spectacles de théâtre et diversifié ses collaborations dans le domaine des arts de la scène, elle a dirigé l’École supérieure des arts du cirque de Bruxelles. Elle est actuellement à la direction des études et de l’insertion professionnelle du CNAC (Centre National des Arts du Cirque) de Châlons- en-Champagne. Avec Ces enfants-là, on comprendra ce qui a construit son regard sur le monde, les hommes, les femmes et leur cinéma.
Publié aux éditions Impressions nouvelles