Dans les années 70, Adela Turin publiait une série d’albums pour enfants illustrés par Nella Bosnia, comme {Arthur et Clémentine} ou {Rose bonbon}, qui proposaient des histoires non sexistes. Cet automne Mélanie Decour et Laurence Faron, issues du militantisme féministe, créaient leur maison d’édition de livres jeunesse Talents Hauts avec une collection intitulée «Des livres pour les filles que tous les garçons devraient lire. Et inversement.» qu’elles présentaient ainsi : «Vous aussi, vous en avez assez de sauter les pages où maman ours cuisine avec son tablier pendant que papa ours lit le journal dans son fauteuil ? de soupirer dans les albums où les filles passent leur temps à attendre des princes charmants suractifs ? des livres où les rôles des hommes et des femmes sont présentés de façon stéréotypée ?»
En une trentaine d’années, les histoires proposées aux jeunes véhiculent encore trop souvent ces stéréotypes et il faut trier dans la masse des publications pour dénicher les livres non sexistes, voire féministes. C’est ce que Violette and Co tente de faire pour son rayon Jeunesse. Petites filles et adolescentes autonomes et fortes, petits garçons et adolescents qui ne rêvent pas forcément de bagarres et de foot… Modèles d’adultes qui représentent une diversité de situation et de rôles… Mais comment les enfants reçoivent ces livres ? Comment allier une certaine pédagogie avec de vraies histoires ? Quelle est la place du document par rapport à la fiction ? Le livre a-t-il encore une influence sur les jeunes face à la télévision, aux jeux vidéo, à internet ? Suzette Robichon, qui travaille avec des groupes scolaires, des enseignants et des animateurs, apportera son témoignage et son analyse.
Talents hauts a publié {Quand Lulu sera grande}, de Fred L. et {La princesse et le dragon}, de Robert Munsch et Michael Martchenko.