«Elles vous fixent, droit dans les yeux, déclinent une identité rassurante et reconnaissable. Jusqu’au moment où un tracé vient les sortir de la torpeur du pré-fabriqué, du prêt-identifié…Les contours s’affirment, les yeux répondent, la bouche s’anime, le nez a trouvé sa place. Un patron a rencontré sa couturière, le trait le corrige, lui permet de se découvrir une vie à part entière. Une singularité nouvelle-née court-circuite la norme féminine, les visages cessent alors d’être un décalcomanie à farder ou à costumer.
Le modèle est visible, porté par les références du quotidien : la télévision, les magazines, la publicité qui imposent une silhouette, un âge, un parcours, une manière d’incarner ce qu’est « l’éternel féminin ».
Pourtant, quand s’ouvre la brèche, les espaces libérés deviennent bavards, parfois déroutants voire inquiétants, laissant apparaître des êtres aux contours mouvants.
Ces existences-là, bien réelles et très vivantes, oscillent entre la tentation de correspondre à la norme, de se refléter dans un miroir social ou d’incarner leur propre histoire.» M-M.D.
(exposition du 28 février au 25 mars)