“Ce qui frappe de prime abord chez Christine Garnier Bréchemier est la douceur de son regard. Que nous disent pourtant ses photographies ? Une certaine fragilité de l’homme, une souffrance contenue, sa part maudite et mystérieuse.Ombres et lumière. Noir et blanc pointilliste, au contraste exacerbé. Blanc clinique, âpre et froid comme la caresse du métal sur une chair trop nue. Chair d’albâtre, regards absents, le sujet se dérobe. Ses photographies distillent un mystère, une secrète blessure à l’endroit de la chair et du corps. Une étrange relation au temps également. Sujet immobile, aux mouvements suspendus, semblant figé dans une éternité de suie.
Ce corps même, tour à tour pris dans un carcan de métal (tuteur et supplice) ou entouré de machines aux attractions étranges. Corps dévoilé sans désir, sans visée érotique. Corps absent et pourtant central au cœur de l’œuvre en devenir.
Chaque photographie trace d’invisibles lignes de force. Expérience intérieure, émotionnelle autant que plastique (ces images n’existent pas pour plaire, et pourtant, porteuses d’une beauté intemporelle aux lignes épurées), ces clichés bouleversent.
La photographie est une surface sensible. L’artiste y inscrit son univers poétique, où l’onirisme impose son pouvoir d’émotion.
Son univers nous plonge dans les recoins de l’âme. Le festin se fait cannibale. Les corps se collent les uns aux autres pour former des figures grimaçantes et grotesques.
Christine Garnier Bréchemier nous parle de la solitude, de la mort. Et en creux, de la vie, précieuse, fragile et éphémère. Sous l’apparente froideur de ses images perce un regard profondément humain où l’humour affleure parfois.
Ces photographies offrent un regard unique et précieux sur le monde.
Un regard libre.”
Cédric Rognon